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REGIS ROLLAND, 30 ANS DE SNOWBOARD

Qui d’autre que le génie de la glisse Régis Rolland pour conjuguer Genèseet Apocalypse ?
Héro du film mythique Apocalypse Snow, c’est grâce à lui que le surf des neiges est arrivé en Europe.
Pionnier, Régis Rolland est une des légendes du snowboard et ça fait 30 ans que ça dure.

Genèse et Apocalypse : un oxymoron ? L’histoire commence au début des années 80 à Arc 2000 qui vient de sortir de terre.

Pour l’ouverture et la promotion de la station, son directeur technique Alain Gaimard fait venir l’équipe Winterstick de snowboarders américains en janvier 1982. Ils déflorent les pentes vierges de l’Aiguille Rouge, accompagnée de quelques moniteurs du cru dontRégis Rolland, 22 ans : « avant de les voirrider, je n’avais jamais vu un mec en travers ».
Il achète une de leur planche Winterstick :«  j’ai appris dans la poudreuse avec une planche sans carre, des sandows pour maintenirles pieds et des après-skis. J’ai mis 3 moisà faire mon 1er virage ».
Alain Gaimard le repère depuis un télésiège. L’hiver d’après en 1983, Régis participe au premier film de promotion pour les Arcs, Ski Espace, réalisé par Didier Lafond, l’un des premiers avec un surfeur des neiges. Il remporte le Festival de New York.

La trilogie des films cultes Apocalypse Snow

En février 1984, la même équipe enchaîne sur le tournage d’Apocalypse Snow sortià l’automne 1984. Ce court-métrage français novateur pour son époque met la glisse en scène avec un scénario burlesque : un gentil snowboarder, le génie de la glisse incarné par Régis Rolland, poursuivi par de méchants skieurs, monoskieurs et autres glisseurs chaussés de toutes sortes d’engins démoniaques. Couronné par six grands prix internationaux, vu par des millions de personnes, il fait le tour du monde et marque les esprits générations après générations, dépassant le monde de la glisse.
Apocalypse Snow est à l’origine de l’explosion du snowboard en Europe dont Régis Rolland devient l’emblème, ouvrant la voie du big mountain. Dans Apocalypse Snow I, monoski et surf des neiges sont des instruments au potentiel encore mal évalué.
Les glisseurs testent leurs propres limites. En 1985, Apocalypse Snow II, le défi se renouvelle en sophistiquant l’action. Tourné durant l’hiver 1986, Apocalypse Snow III, les rescapés de l’Apocalypse retourne aux sources ; le décor détermine le jeu de scène et l’action est conditionnée par l’environnement avec de somptueux décors de la planète (Japon, Etats-Unis). En 1987, le snowboard est devenu très porteur.

Plus de 20 ans après, poussé par Régis, le réalisateur Didier Lafond tourne une suite : Apocalypse Snow le Retour sort en 2008 et cette fois les gentils sont à la poursuite du méchant !

La trilogie des marques

Régis Rolland est abonné aux trilogies : après la trilogie des films, vient la trilogie des marques : Apocalypse Surf (1986-1991), A Snowboards (1992-2002) et Apo Snow (2003…). Une déclinaison sur le même thème pour Régis l’autodidacte, qui, non sans quelques turbulences, acquiert un vrai savoir-faire industriel.
Il développe ses premières planches dès 1983 pour une raison simple : « j’ai pété ma planche Winterstick ! » . À cette époque, il n’y a pas encore de board en Europe.
Ébéniste de formation, Régis travaille avec Bernard Gervasoni son ami d’enfance de Villard-de-Lans qui fabrique une presse à vis afin que Régis commence à faire ses premiers swallows, des boards à queue d’hirondelle. Avec Bernard, il met en place son premier atelier de fabrication en 1986 à Villard-de-Lans pour commercialiser sa marque Apocalypse Surf. La saga de l’entrepreneur commence »  je n’y connaissais rien dans les affaires, j’ai appris sur le tas. C’est un combat permanent ».

1986- 1991 Apocalypse Surf

Leur première presse réalisée a nécessité 1500 h de travail, l’outillage est fait à la main ″ on était de vrais shapers, les machines à commande numérique n’existaient pas. De cette expérience, j’ai gardé un oeil redoutable ! ″ dixit RR.

Le premier snowboard “Apocalypse Surf” de série sort en décembre 1986 et ressemble à ce qui se fait aujourd’hui : des carres en acier et des fixations souples. En 1987 Régis et Bernard emploient une douzaine de personnes et jusqu’à 25 en 1989, ils contribuent à l’industrialisation du snowboard. La Canon, première planche polyvalente pour piste arrive en 1987/88, la « Electric » première twin tip bi-spatules pour le freestyle/halfpipe en 88. David Vincent, rider grenoblois intègre le team à 17 ans… 400 surfs sont commercialisés en 1987/88. L’objectif est fixé à 2000 planches pour l’hiver 1989/90. Mais le manque de neige dans les Alpes et l’annulation d’une commande mène la marque au bord du gouffre, si bien que Régis lance à Bernard « aventure pour aventure, on tente l’Amérique ? ». Apocalypse Surf est rachetée en 1990 par l’américain Jack Lin. Régis, Bernard et trois autres français le suivent dans l’Etat de New York aux Etats-Unis, leur usine démantelée tient dans trois containeurs.

Apocalyspe Surf devient Apocalypse Snowboard USA. Terry Kidwell, star ricaine et Pape du freestyle intègre le team, son pro-modèle sort en 1991. L’aventure américaine dure deux ans pour Régis qui rentre en France fin1991 dépossédé du nom Apocalypse, mais désirant reprendre son indépendance.



1992 – 2002 : A Snowboards

Régis lance sa nouvelle marque A-Snowboards en 1992. Partie de rien, la marque deviendra, avant son rachat par le groupe Rossignol en 2000, un des principaux acteurs du marché et écoulera jusqu’à 14 000 boards en 1995/96.
La notoriété ne se fait pas attendre, Régis est doué pour dénicher des talents… Le charismatique David Vincent est de ceux-là, vice-champion de France de Freestyle 91, puis champion de France 92 et 93, il est l’un des Européens les plus stylés capables de taquiner les freestylers américains.

Régis Rolland l’emmène à Mount Hood pour lancer A-Snowboards aux Etats-Unis en été 1992. Son premier pro modèle sort en 92/93 : la célèbre DV décorée de champignons. Dessinés par DV lui-même, ces champignons seront déclinés sur les 17 modèles qui suivront par différents artistes dont Nicolas Thomas que David Vincent déniche sur un salon professionnel en 1994. Serge Vitelli, le belge Axel Pauporté et ses acolytes Phil Lallemant, Demir Julia et Youbi Ahmed rejoignent le team en 1994, puis ce seront Yannick Amevet, Stéphane ″fils″ Routin mais aussi les riders de l’extrême Pierre-André Rhem et Jérôme Ruby qui ont réalisé la première de la Face Nord du Triolet. La fibre artistique de la marque contribue aussi à son succès : les graphismes forts sont assurés par une brigade de brillants artistes illustrateurs emmenés dès 1993 par Gérald Viossat, suivi de Phil Martin en 2000 et Nico Thomas. En 1996 A-Snowboards se diversifie en produisant une centaine de surfs (d’eau) et de skates, la board culture est à son apogée.

A Snowboards : la trilogie des usines de Production

D’abord produite dans l’usine Duret en Haute- Savoie puis chez Surf Politik au Canada, la production sera rapatriée en France aux Rousses dans l’usine Grand-Chavin dès le 1er mai 1997, A Snowboards, dans une logique de développement, ayant fusionné avec Grand Chavin Product (détenteur des marques Hot Snowboards & Hammer Snowboards). Ce dernier passe dans le giron du groupe Rossignol en décembre 1999. C’est aussi en 1999 que Transworld décerne à Régis l’US Industry Transworld Award, premier et dernier Européen à recevoir un tel prix, une reconnaissance mondiale. En 2000, Axel Pauporté gagne le King of the Hill en Alaska et l’Xtrem de Verbier. Carton rouge en revanche pour le groupe Rossignol qui ferme l’outil de production Grand Chavin en 2003 et met un point final à A. Snowboards au sommet de sa gloire. Tel le Phénix   qui renaît de ses cendres, Régis habité par la passion lance Apo Snow, ni plus ni moins que le diminutif d’APOcalype.

Artwork : la patte des artistes

L’artwork a fait la singularité d’A.Snowboards qui a compris le rôle capital de l’identité graphique dans l’image de marque. A.Snowboards puis Apo ont toujours eu une identité graphique forte, reconnaissable entre toutes grâce à une clique d’artistes dont les créations singulières ont marqué le Board Art. Parmi eux, Gérald Viossat, DA de 1993 à 2000 : ″ il m’a initié à l’art ″ dixit Régis, Nicolas Thomas le prolixe qui a imposé son style, Phil Martin, directeur artistique de 2000 à 2008, Laguigui, Leo Accorsi, Jean Linnhoff et l’héroïque fantaisie (jeanlinnhoff.com),… des artistes qui ont marquées et qui marquent l’histoire d’A.Snowboards et d’Apo.


APO SNOW j’ai 10 ans

Avril 2003, Régis Rolland, le pionnier du snowboard en Europe lance sa troisième marque Apo Snowboards.
Sur la note interne adressée à son équipe, il écrit le target suivant :
« être la marque de snowboard la plus bandante pour nos clients ».



2003 : APO Snow - Never Submit
A.Snowboards liquidée par le groupe Rossignol en mars 2003, le combatif Régis Rolland met moins de quatre mois pour rebondir, trouver une nouvelle usine de production -l’usine SBF qu’a montée son ami Jack Lin- et refaire une gamme complète de 11 boards sous la marque Apo. Les protos sortent à l’été 2003 et une petite production est lancée. Les magasins ont commandé sans même voir les boards, grâce au capital sympathie et au choc qu’avait provoquée l’annonce de la disparition de A.Snowboards.
‶J’ai vendu un paquet de planches au téléphone, la marque naissait et je n’avais encore rien à leur montrer !″ se souvient Régis qui livre les shops à l’automne 2003.
Comme quoi, un héros ne s’enterre pas comme ça ! La première collection compte notamment la planche Amanite, signature de David Vincent… Le team rempile avec DV, Axel Pauporté, Yannick Amevet, Serge Vitelli, Friedl Kolhar, Tonton Holland.
De futurs bestsellers voient le jour : la Selekta en 2004, la Line avec son graphisme emprunté au Final Fantasy en 2005.

Pour l’hiver 2006, Apo lance une fixation révolutionnaire : le Dual Entry System.
Brevetée elle est à double entrée pour chausser rapidement et facilement. Le
nouveau logo en 2007 concorde avec le prix décerné à Apo par l’Eurosima (groupement de l’industrie du surf et du snowboard) et l’arrivée de deux riders français très prometteurs : Arthur Longo et Gérôme Mathieu aka Coincoin qui a passé le troisième double cork jamais réalisé et qui se verra gratifier d’un pro-modèle, la Coincoin, en 2009. Quant à Arthur Longo, il remportera l’Artic Challenge devant Terje Haakonsen en 2009. Bonne pioche ! En 2008, sortie du court-métrage Apocalypse Snow Le Retour réalisé par Didier Lafond, 25 ans après le génie de la glisse reprend du service avec son team Apo. En 2009, c’est la vidéo Bloody Board Movie qu’on passe en boucle.

Depuis la fin des années 80, quasiment toutes les marques de skis se sont enrichies d’une gamme de snowboards, mais alors que le ski a copié le snowboard pour se renouveler, bizarrement pas une marque de snowboard n’avait encore sorti de skis…
Pas une, sauf Apo ! En 2008, Régis Rolland ose aller jouer sur le terrain du freeski avec une gamme complète de « lattes ». Il était aux portes des espoirs de l’Equipe de France en ski quand il fut appelé par l’armée. Avant d’être un snowboarder, Régis était un skieur émérite…

Les skis Apo ont des noms évocateurs : Marielle pour les filles, Rocco, un ski long et large en hommage à une certaine star du X, Starsky et Hutch…. C’est malin car Apo n’a pas les moyens de s’offrir une campagne de pub. Des slogans drôles comme Snowboarder sucks, JC Dusse is my god, Bend your knees, Genepi essence de vie, mais aussi des designs qui pètent et volontairement décalés pour lancer les pré-séries font le buzz. Un certain Bob pour shaper ces nouveaux joujoux et le tour est joué ! Bob, c’est du lourd, ce visionnaire est l’inventeur des premiers freeskis double-spatules, les Scratch pour Rossignol.





En 2011, Apo Snow recrute la star du freestyle Sammy Carlson, un skieur au sacré pedigree avec 5 médailles aux X Games. Présenté lors des Winter X Games à Tignes en mars 2012 son pro-modèle, le Sammy C Pro est commercialisé pour hiver 2012/2013. Il y a un effet Sammy sur les ventes des skis Apo, la marque ouvre de nouveaux marchés en Asie, Corée et Japon, mais
aussi aux Etats-Unis. Ironie du sort, pour les jeunes Américains, Apo est une marque de skis !

En 2012, une autre tête d’affiche internationale, le suisse allemand Kai Malher, débarque dansle team ski… des riders qui ont chacun leur part dans les plus grandes vidéos de ski ; Poor Boyz et TGR pour Sammy, Inspired pour Kai, PVS pour le français Guillaume Sbrava. Tous les team riders apparaissent dans la vidéo Apo 2011/12 Don’t miss the train, le train ils l’ont bien choppé et même la locomotive !

Une histoire, des shapers légendaires, un team consistant, des artistes brillants, des graphismes originaux, des gammes cohérentes fabriquées en Europe, une constante recherche d’innovations, l’histoire d’Apo Snow ne fait que commencer…




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